RECUEIL 2008-2009 RECUEIL.pdf SOMMAIRE

  • UN VISAGE, UNE HISTOIRE
  • Un visage quelconque
  • LE GRENIER
  • Après le prix Goncourt
  • Le temps de la mémoire
  • LE PARCOURS D’UNE LETTRE
  • De capitale à capitale
  • Cartes postales
  • EXCIPIT
  • Le Gier
  • La quête
  • LE PARFUM
  • Mes parfums
  • La rue
  • Dans l’air
  • FEMINITE- acrostiche
  • JE TE L’AI DIT - Anaphore
  • JE TE L’AI DIT
  • JE TE L’AI DIT souvent
  • Je te l’ai dit pour Nicolas
  • Je te l’ai dit
  • Retour de Catalogne
  • Je te l'ai dit, rien ne dure dans une vie
  • Te l’ai-je dit ?
  • Une vie
  • L’atelier
  • Fragments de textes
  • Fragments1
  • Fragments1
  • L’Atelier de peinture
  • Ainsi, incipit…
  • LE QUESTIONNAIRE DE PROUST
  • Julia

UN VISAGE, UNE HISTOIRE

20 Septembre 2008

Observer bien votre visage sur le cliché, décrivez-en avec précision les traits en les associant à une histoire sur le ton d’un observateur. Comme quelqu’un qui décrirait la vie d’un personnage à partir de cette photo.

Une seule contribution pour ce sujet pas évident, voire dérangeant… Un visage quelconque A l’heure du « marché » place Charles de Gaulle quand un ami ou une simple connaissance le rencontre, croyant lui faire plaisir lui dit plein d’attentions : «  Quel âge as-tu ? Tu n’as pas changé. » Il se pose la question, quand j’étais jeune, je devais faire déjà vieux ? Ses traits figés ne reflètent en rien son dilemme. On le classerait aisément dans la catégorie des « pince sans rire » car il sait manier le bon mot , le rire , sans s’extérioriser, sans révéler sa gauloiserie qu’il étale sans vulgarité, ses sentiments bien cachés, l’on pourrait le taxer de froideur ou au pire d’être non social. Pourtant il est sensible, à l’extrême, mais il ne se livre pas, c’est un romantique égaré dans notre siècle matérialiste la bonté, la beauté nous ne les donnons pas, mais le goût comme l’esprit une chose dont on peut être fier. La vieillesse est si longue qu’il ne faut pas commencer trop tôt. Avec une jeunesse stricte, bridée, la guerre, le travail sans relâche pour élever sa famille et assurer ses vieux jours. Qu’est-ce que la vie humaine : un point. Sa substance : fuyante. Sa sensation : obscure. Le composé corporel : prompt à pourrir. L’âme : un tourbillon. Le sort : difficile à deviner. La réputation : incertaine. La renommée que l’on laisse : un oubli. Que peut faire notre homme dans tout cela : il s’arme de philosophie. C’est certainement pour cela qu’il est resté serein, calme, sans rides et que sa physionomie n’a pas vieillie, ne permettant au temps d’y apposer sa marque indélébile. Mais est-ce vraiment son caractère. N’est-ce qu’un vernis cachant la révolte, la répulsion de ce monde sans âme dans lequel nous vivons, ne pouvant se réfugier dans la religion ou la science, l’une apportant qu’une réponse incomplète, l’autre déguisant l’homme en « apprenti sorcier » perturbateur de la nature.

Jean C. LE GRENIER

18 Octobre 2008

Composez un texte d 'une page où il est question de grenier en y insérant les huits mots suivants :

Envieilli,ie : devenu vieux ou vieille Frangipanier : arbre exotique à fleur odorantes Isatis : colorant bleu Oubliance : nom décrivant une disposition à oublier Opale :couleur laiteuse un peu bleutée Thébaïde : lieu de solitude profonde Tintouiner : faire du bruit comme une cloche Syrtes : sables mouvants

Après le prix Goncourt Il lui avait fallu retourné sur le vieux continent, pour répondre aux flots de sollicitation suite à l’annonce de son prix. Des jours où il n’avait plus été maître de son temps ni de ses déplacements : Son agent avait cadrer les rendez-vous et ça n’avait été que succession d’allé et venu, de conférences en émissions.  En arrivant sur le tarmac, en pleine nuit, malgré ce périple qui l’avait momentanément envieilli, il commença à se sentir mieux. Dans l’obscurité seulement troublée par quelques lumières opalescente, l’air chaud l’enroba de sa douceur. Les frangipaniers diffusaient leur parfum enivrant comme pour l’accueillir.  Même après une courte nuit de sommeil, il ne se sentait pas encore apaisé. Avoir retrouvé sa maison mexicaine était une grande joie, mais les amis qu’avait invités sa compagne dès ce jour ne lui permettaient pas le recueillement dont il avait besoin. Ici le moindre prétexte valait la peine qu’on boive, qu’on palabre pendant que d’autres dansent et au bout d’un moment sa présence n’était même pas indispensable.  Dès qu’il le pu il s’éclipsa dans le grenier qui n’était le lieu de rien, juste l’endroit de l’entassement de vieilles choses, une sorte de mémoire matérielle qu’il ne visitait que rarement. Le lieu de rien, où personne ne vient, où personne ne viendrait le chercher, un lieu où il pouvait ne rien faire, sa thébaïde à lui. Un lieu ou l’oubliance du présent était possible. Lui qui n’aspirait qu’à une chose se souvenir. Après tous ses livres naissaient souvent de ces moments-là. Non pas que le présent l’indisposa, il ne reniait pas cette consécration mais c’était pour lui un surplus (surplus non négligeable)  mais pas un but. Cela le poussait à un retour arrière sur ce que tout le monde appelait sa carrière qui pour lui était sa vie.  Assis sur  un tabouret de fortune sans se soucier de la poussière, il ouvrit un carton de carnets anciens. Il y trouva une bouteille d’encre isatis qu’il avait l’habitude d’utiliser auparavant. Point la peine d’ouvrir les carnets, il les reliait instantanément à sa « période » africaine quand il vivait aux limites du désert. Il ressentit le souffle chaud de l’air jucher sur un dromadaire quand il lui arrivait d’accompagner des touaregs.  Il se rappela les syrtes, les mirages et tous les dangers dont se jouaient les hommes en bleus. Pour un peu, il aurait entendu tintouiner les cloches de la mosquée … Un sentiment fort de liberté l’envahi, sentiment qui avait pétri toute sa vie, lui avait fait choisir ses itinéraires loin des voies toutes tracées Et malgré la fatigue de ses derniers jours, il sentait bien qu’il avait encore soif de découvrir de nouveaux  mondes. IsA

Le temps de la mémoire

Dans cette rue pentue rejoignant l’entrée du village dit le bacha à la place de l’église , il est une maison, blanche au toit de tuiles rouges ne se distinguant que dans la lignée si ce n’était des escaliers empiétant sur la chaussée et le décrottoir planté dans le mur auprès de la lourde porte attestant d’un style ancien. Elle comporte un étage divisé en quatre pièces habitables plus un couloir encombré par un escalier raide permettant d’accéder au grenier fermé par une trappe munie d’un anneau pour en assurer avec la main l’ouverture ou la fermeture. Le grenier, comme la cave dont la porte donne sur la rue, occupe d’un seul tenant la surface de la maison. Si la cave est bien visitée, car elle contient le charbon, le bois, les fruits, les légumes, les instruments aratoires …il n’en est pas de même pour cette thébaïde, pleine d’objets disparates et poussiéreux : bahuts, rideaux, jouets plus ou moins mutilés, malles aux clous ternes, valise, même de vieux vêtements, le tout dans une oubliance qui fait mal. Da ns cette maison, vivent le père, la mère et leur fils d’une douzaine d’années dont les lectures d’aventures lui font peupler ce lieu envieilli de nombreux rêves fantasques. Il y monte souvent et dans cette solitude du lieu s’ingénie à donner vie à tous ces objets d’un autre temps, témoins de la vie de ses aïeux, une vie romanesque. Dans un coin ce frangipanier sec, mort depuis longtemps, lui révèle les mers du Sud, ses pirates, ses forbans et il se plaît à imaginer un lointain ancêtre, sur un bateau de corsaire faisant la course, combattant au côté du capitaine «  Barbe Noire » bandeau sur l’œil et jambe de bois. D’autant que la lumière pénétrant par les quatre carreaux des deux fenêtres donnant sur la rue baigne tout cet enchevêtrement d’une couleur opale le rendant plus irréel, fantomatique, propre à la rêverie et au fantastique. Dans ce colorant isatis se meuvent à l’aise les souris dont les pas menus, font la sarabande au-dessus de nos têtes dès la nuit tombée et dont on se demande à quelles réunions elles sont convoquées ou à quel bal de sorcières elles vont si vite. Dans le rêve, syrtes mouvant, le grenier s’anime, chaque objet raconte son histoire, lève le voile sur les actions passées de cette famille au fil des ans. Le vent léger passant par les interstices des fenêtres fait tintuiner la cloche attachée au cou de la « Roussette » et qui finit, elle aussi, ici sa carrière à jamais muette, se teintant de vert de gris. Le grenier, comme le cerveau humain garde en sa mémoire notre passé. Il est bien dommage que l’on ne construise plus de maisons avec un grenier, effaçant par cela la mémoire des siècles antérieurs ou lointains.

Jean.

LE PARCOURS D’UNE LETTRE

Imaginez le parcours d’une lettre puis la découverte de son contenu, votre texte n’excédera pas une page.

29 Novembre 2008 De capitale à capitale

Mairie du XXe Paris – Hiver 1942 Le bureau était sombre, mal éclairé vu l’heure tardive et le temps hivernal. Les restrictions touchaient tout le monde. Rosalie, jeune employée de mairie était encore à son travail après 18 h car elle était inondée – en ces temps difficiles - de demandes de certificat de nationalité et de filiation française. Le20e accueillait beaucoup de familles migrantes et la guerre d’Espagne, les évènements de 36 ont apporté leurs lots de familles ballotées qui venaient grossir les quartiers populaires peuplés d’auvergnats, d’italiens et de polonais ou si vous préférez de bougnats, de ritals et de polaks. Elle terminait un certificat de filiation française pour un monsieur Kloëtzen Johan, alsacien d’origine dont la famille avait les allers retours Alsace France de l’intérieur comme il disait et ce, en 1870,1914, 1939 et une partie de la famille s’était installée dans la région parisienne, lassée des migrations incessantes et attirée par le travail. Sydney Australie – été 2002 Marie, jeune et fraiche diplômée en Arts venait de s’installer à son poste de conservatrice des arts nouveaux et premiers à Sidney. Elle commençait à peine à émerger des problèmes d’installation, de sa rupture avec Rodolphe, son ami d’enfance, de la difficile acclimatation aux gens et à la chaleur. Les problèmes d’intendance réglés, elle prit enfin le temps d’aller chercher son courrier à la poste restante. Parmi son courrier se trouvaient les envois administratifs attendus, une lettre de sa demi-sœur et un courrier venant du ministère de l’Intérieur, un peu épaisse. Elle se demandait ce que cela pouvait être … Quel ne fut pas son étonnement quand à l’intérieur, elle découvrit une vieille enveloppe en kraft délavé, à l’entête de la mairie du Paris, 20e arrondissement. Cette missive était accompagnée d’un courrier de la Commission en charge de remettre aux ayants droits toute possession des personnes déportées. Elle lut le courrier de la mairie et comprit le malentendu qui avait emporté son arrière grand-père en déportation. Le certificat état arrivé trop tard : le nom à consonance judaïque et la circoncision – banale à l’époque pour les garçons – avaient fait le reste. A ce certificat était jointe une lettre tracée d’une écriture appliquée avec des pleins et des déliés comme on n’en voit plus de nos jours. Rosalie X …, employée de mairie souhaitait que ce certificat arrive à temps et serve à dissiper tout malentendu dans cette époque troublée. Quelque temps plus tard Après des recherches auprès du service des retraites de la mairie de Paris, une troisième lettre partie de Sydney à destination de Rosalie la parisienne, âgée maintenant de 80 ans avec à l’intérieur un billet d’avion pour Sydney et une invitation – un peu folle – à rendre visite à Marie l’australienne, arrière petite fille de Johan.

Elisabeth

Cartes postales

J’ai reçu bien des lettres et bien des cartes postales dans ma longue vie. A vingt ans j’avais déjà un bon stock. Car bien sur je les stockais…dans des boites à chaussure ou dans des tiroirs. Maintenant à quarante environ, il m’arrive de les ressortir, ces boites, pour les arranger, les déranger, les mettre dans d’autres boites plus grandes. D’abord attirée par les photos des cartes postales, je les ai tournés et suis tombée dans le piège de la relecture qui nous fait tomber dans la spirale du temps passé.

Je retrouvais les lignes denses et l’écriture serrée et vive de ma grand-mère paternelle qui fêtait de joyeux noël et de bon anniversaire ou qui tout simplement nous racontait ses vacances. Sur fond de paysages d’Auvergne et du Chambon sur Lignon, où elle allait fuir les lourdes chaleurs de l’été, elle était aussi bavarde à l’écrit qu’à l’orale. De ma grand-mère maternelle à l’écriture plus harmonieuse de maîtresse d’école venaient des cartes de petits animaux qu’elle savait être aimés de sa petite fille, papillon, écureuil ce dernier en plusieurs exemplaires identiques ! Mais d’une même façon, les deux grand-mères occupaient l’espace et les propos, ne laissant aux grand-pères qu’un bas de page rempli d’une courte phrase où ils mettaient plus sobrement leurs attentions. Elles prodiguaient aussi recommandations précises et conseils impératifs qui m’apparurent bien pesant et dont fort heureusement, je ne gardais pas le souvenir. Mais les expressions qu’elles employaient et les sobriquets avec lequel elle me nommait rendaient leurs écrits vivants. Je les entendais parler à nouveau, Leurs voix revenaient à ma mémoire

Mais la plus grande partie de mes cartes provenaient de mes copines. Certaines amitiés supportent mal la séparation et dès l’école primaire, pendant les grandes vacances, nous correspondions. Des paysages très beau, ensoleillés, des mers de tous horizons adressé à mon adresse ou à mes adresses de vacances (à une époque où les séjours duraient plusieurs semaines) aux villages de vacances les Cigales ou à St Mitre-les-remparts, Théoule-sur-mer, Bormes-les-mimosa. Je relus avec surprise ces courts textes d’écritures bleus, appliquées que j’essayai de reconnaître avant la signature.

Quel surprise de lire ces mots gentils et simple, Je me rappelais leurs visages, nos jeux et nos rires mais pas ces délicatesses que nous avions les unes pour les autres. Trois d’entre elles s’appelaient Florence : A ces écritures je reliais la chevelure rousse ondulante et les yeux rieurs de l’une, les très long cheveux bruns et les yeux bleus-verts de l’autre, et la blondinette à la voix douce et fluette de la troisième. Et puis il y avait l’amie qui avait le titre de meilleur bien plus prolixe que les autres , Et puis d’autres plus tardive qu’on découvre au collège ou ailleurs, près de chez nous pour une année ou pour toute la vie. Dans cette mêlée d’enfants de la récré, nous nous étions trouvé par je ne sais quel hazard ! Amitié nourrie du quotidien de nos trajets, de nos séjours sur nos sièges attachés aux bureaux, devant le tableau noir et blanc de l’école , le tableau noir et blanc de la vie passée .

Isa

EXCIPIT

13 Décembre 2008

Nous avons vu l’incipit -début d’un roman ou d’une nouvelle-, l’excipit lui, en est la terminaison. Vous finirez donc votre texte par cet extrait d’Angoli Mala une nouvelle de Jean-Marie-Gustave Le Clézio Prix Nobel de littérature 2008.

« Des enfants tout nus couraient le long de la berge sous la pluie. Personne n’entendait, au bord du fleuve, la chanson aiguë de la femme qui pleurnichait dans son éternelle solitude »

Le Gier Du Pilat j’aime les bruyères, les chirats, les près verts, les bois sombres et profonds. Ce n’est pas un fleuve, mais il naît vers 1400 mètres plutôt mince filet descendant d’un cours impétueux vers la vallée en un saut spectaculaire en aval du village de La Valla en Gier. A partir de là il prend plus d’ampleur et s’apprête à jouer son rôle d’artère vitale pour la vallée qui le mènera à la ville de Givors rejoindre un de nos grands fleuves : le Rhône. Il commence son travail à Saint-Chamond par les usines de mécanique, de textile, les moulins, la mine, les verreries. Toute une ruche industrielle attirant par une promesse de vie meilleure : paysans des départements limitrophes, étrangers à la vie difficile dans leur pays d’origine : Italiens, Espagnols, Portugais, Arabes du Maghreb. Tous des gens durs à la tâche, vivant de peu, prêts de la terre. Dans la vallée les gens vivent au rythme de la nature. On se lève avec le soleil, l’on se couche avec sa disparition à l’ouest. La veillée où l’on se raconte des histoires du folklore, de diable, de crimes sont rares car la bougie est chère et l’huile du « cruze » aussi et donc à économiser car les salaires sont bas, il n’y a que l’homme qui travaille et la marmaille est nombreuse. Que de bouches à nourrir, les distractions étant rares, ont profitaient du dimanche pour la plupart ne travaillant pas pour aller à la campagne soit aux environs le long de ce cours d’eau qui, avec ses eaux claires en aval et son doux murmure était u n havre de paix. L’on aurait crû voir des tableaux de peintres célèbres aux scènes bucoliques figurant le paradis terrestre. Toute pièce a son revers, tout n’est pas idyllique, malheureusement le drame est toujours là ternissant de sa face sombre ce qui pourrait être un jour dominical joyeux, aux soucis quotidiens abandonnés. Dans ces près verts, sous ce soleil vivifiant toutes choses, des enfants tout nus couraient le long de la berge, aspergés par la pluie de la cascade. Mais aussi il vient de produire à la mine de Couriaud à Saint-Etienne un coup de grisou ce qui veut dire beaucoup de familles en deuil et personne au bord de la rivière n’entend la chanson aiguë de la femme qui pleurnichait dans son éternelle solitude car son mari repose au cimetière Saint Roc, lieu où les vivants se taisent comme les morts, vient de disparaître dans cet accident la privant e l’unique rentrée d’argent pour élever sa nombreuse famille. Elle pleure sur son sort injuste, celui de ses enfants, la vouant elle, peut-être au trottoir et eux à la rue et à la délinquance.

Jean

La quête Jacques Brel 17 janvier 2009 Rêver un impossible rêve Porter le chagrin des départs Brûler d'une possible fièvre Partir où personne ne part

Aimer jusqu'à la déchirure Aimer, même trop, même mal, Tenter, sans force et sans armure, D'atteindre l'inaccessible étoile

Telle est ma quête, Suivre l'étoile Peu m'importent mes chances Peu m'importe le temps Ou ma désespérance Et puis lutter toujours Sans questions ni repos Se damner Pour l'or d'un mot d'amour Je ne sais si je serai ce héros Mais mon cœur serait tranquille Et les villes s'éclabousseraient de bleu Parce qu'un malheureux

Brûle encore, bien qu'ayant tout brûlé Brûle encore, même trop, même mal Pour atteindre à s'en écarteler Pour atteindre l'inaccessible étoile. Reprenez cette périphrase pour composer un texte selon votre inspiration LE PARFUM 7 Février 2009

« Comme un ruban, le parfum s’étirait le long de la rue de Seine,
net et impossible à confondre, mais toujours délicat et aussi subtil »
A votre tour vous parlerez sur une page maximum d’un souvenir de parfum, sous la forme que vous choisirez : prose, vers libre, vers rimés...

Mes parfums

PATCHOULI : Mercédès, brune piquante aux odeurs de musc enivrant avec un zeste de clous de girofle. Des cheveux noirs jais cascadant sur une chute de reins terminant un corps en forme de guitare.

Air du temps : Nina, bouquet fleuri avec une note de muguet, aux yeux isatis, à la peau fraîche et satinée comme une pétale de rose. Un corps de jeune fille, discrète comme un myosotis mais l’amorce d’une jeune fille passionnée s’épanouissant comme une fleur.

Rêve d’un soir : Belle rousse, aux formes généreuses, à l’odeur piquante, relevée d’une saveur de menthe et de mandarine et d’un fons persistant de néroli qui laisse sur les lèvres un goût de fleur d’oranger.

Fidji : Belle tahitienne, aux senteurs vanille et marine dont la chevelure embaumait la pièce dès qu’elle y entrait. Son émanation odorante invitait à tous les voyages.

Ultra violet : Sorte d’étoile venue d’ailleurs, aux fragrances subtiles de violette et de réglise. Femme corolle s’épanouissant au fur et à mesure de nos rencontres.

Molinard : Bouquet définitivement capiteux, entêtant avec l’exhalaison d’une femme mûre, sûre de ses atouts et de la dernière carte que l’on joue à l’approche de la maturité.

Extraits du journal intime d’un Nez - Elisabeth

La rue La rue finit là, c’est une impasse au-delà de laquelle les champs non fauchés dont l’herbe blonde, tremblotante, avec le reste du paysage sont éclairés par une lune ronde entourée d’un halo annonçant la pluie prochaine. Plus loin à l’horizon la Seine déroule les méandres de son fil d’argent. Dans cette rue, cette venelle plutôt, un bouge sordide, chichement éclairé d’une ampoule qui telle une araignée tissant sa toile éclaire d’une lumière glauque cet intérieur qui offre un dernier refuge aux noctambules. Quelques chaises, quelques tables, dans un coin le bar où le patron figé attend la police qui vient d’appeler. Assis sur une chaise, les bras en croix sur la table un homme est affalé, de sa gorge présentant une large blessure le sang s’écoule et tombe goutte à goutte dans la sciure dont est recouvert le plancher formant une bouilli noire. Des parfums de peur, de sueur, de moisi, de sang, imprègnent l’air. Un drame vient d’avoir lieu, un homme en a tué un autre pour l’amour d’une blonde. Le patron n’a rien vu occupé qu’il était à remplir des bouteilles au tonneau au fond de la salle, d’un vin épais sirupeux, censé vous emmener dans des paradis artificiels. Les gendarmes vont, viennent, mesurent, parlent à voix basses pendant que dans le fond de la venelle un chien famélique hurle à la mort. Avec son flair subtil, lui, a bien détecté parmi tous ces parfums le parfum de la mort qui domine car tout a une odeur même la mort. Un gendarme le pourchasse, il va se réfugier dans l’herbe haute, mais revient aussitôt pour hurler encore et encore refusant cette fin brutale d’un homme mort pour l’assouvissement provisoire d’une passion humaine bien dérisoire au regard du grand orchestre du monde. Le parfum de la femme, violette, verveine, patchouli va-t-il les mener sur la piste du meurtrier. Bien faible indice, mais un parfum est tenace et nos gendarmes se mettent en chasse car ils connaissent bien le « milieu » et leur flair comme celui du chien pourra les mener dans la direction qu’ils souhaitent. Bonne chance Messieurs !!!

Jean

Dans l’air

Quand nous étions jeune, c'est-à-dire quand nous n’avions pas d’enfants. Nous commencions juste notre vie d’adulte, nous commencions juste à vivre ensemble : chacun notre travail, chacun de notre coté. Enfermés presque toute la journée, sur un plateau paysagé sans vue, dans un air filtré sans odeur.

Même la maison où nous habitions n’avait pas d’âme, elle était froide et humide. Nous prîmes l’habitude de nous échapper de tout ceci, du travail, du quotidien et même de la vie à deux car chacun respire de son coté tout en étant ensemble sur une moto. Ainsi, le dimanche nous roulions sur les petites routes, en toutes saisons. En hivers, peu importait le froid pourvu que le ciel soit sec. Nous partions prendre des grands bols d’airs.

La route nous offrait ses points de vues, lui concentré sur sa conduite, je vidais ma tête, laissait mon esprit vagabonder à travers champs. Un jour de printemps, une chose me surprit. Je humais des senteurs neuves, d’abord furtives puis après un tournant elle revenait plus forte. Des doux parfums fleuris se mirent à rythmer notre traversé. Je guettais ces effluves pour les respirer à pleines narines. L’air que nous fendions à vive allure nous abreuvait de ces arômes perdu dans l’air , dans une vallée loin de la moindre habitation , nos sens absorbaient tous ses enchantement en un seul passage .

FEMINITE- acrostiche 7 Mars 2009

En hommage à toutes les femmes du monde, vous composerez un acrostiche avec le mot FEMINITE

Frêle, avez-vous dit, que nenni ! Venue de la côte d’Adam selon la légende, elle s’est construite au fil des siècles.

Energique, résolue et combative, la voilà la vraie femme actuelle, et non l’insignifiante, la soumise, la « faire valoir » l’épouse, la mère, chère aux valeurs bourgeoises du siècle dernier.

Mal aimées car indépendantes, obstinées, fourmis laborieuses, ces femmes qui ont laissé leurs empreintes dans  la science comme Marie Curie ; dans l’écriture comme Georges Sand, Colette, dans la sculpture comme Camille Claudel ou dans la mode comme Coco Chanel et bien d’autres …..

Intrigantes quelquefois, mystérieuses, espionnes, Mata Hari en est l’exemple. Jeanne d’Arc quant à elle, s’y est brûlée les ailes.

Ne se mettant pas en avant, restées dans l’ombre de « leurs grands hommes » maintes femmes furent les muses des poètes, écrivains, musiciens….

Inspiratrices de réformes dans la société. Soucieuses de la qualité de vie, travaillant mieux dans le concret, le quotidien, que leurs compères, en politique.

Témoins indispensables de notre époque, les femmes du nouveau millénaire, investissent les métiers jusque là réservés aux hommes (militaire, pompier, journaliste sur le terrain, industrie automobile etc.).

Eternel féminin, avez-vous dit ! Mais oui, les femmes « fonceuses, bûcheuses, intelligentes sont même jolies … Elles travaillent, élèvent leurs enfants. N’ont pas peur de dire leur opinion publiquement.

Simone

Femmes, filles, force de vie Empêtrées dans leur famille, les carcans culturels, la loi des hommes Meurtries dans leur corps et leur esprit Interdites de parole ou d’école Nagent, surnagent, noue les liens de leur survie, Inspiratrices d’amour Tentatives de justice tissent leurs Espérances.

Familles, société Etats excessifs Mettent les femmes dans des vies Inextricables Nonobstant une Impossible Témérité Emancipative

IsA

JE TE L’AI DIT - Anaphore

Sur le modèle de ce beau poème d'Eluard écrivez à votre tour un texte (style libre)

Je te l'ai dit pour les nuages Je te l'ai dit pour l'arbre de la mer Pour chaque vague pour les oiseaux dans les feuilles Pour les cailloux du bruit Pour les mains familières Pour l'oeil qui devient visage ou paysage Et le sommeil lui rend le ciel de sa couleur Pour toute la nuit bue Pour la grille des routes Pour la fenêtre ouverte pour un front découvert Je te l'ai dit pour tes pensées pour tes paroles Toute caresse toute confiance se survivent.

JE TE L’AI DIT

Je te l’ai dit les bleuets se meurent

Je te l’ai dit pour le cèdre incriminé

Pour chaque ruche d’abeilles sans vigueur

Pour la banquise laminée.

Pour le regard d’un visage buriné

Pour la pression de la main sur l’épaule

Et les sourires en armes obstinées

Pour tuer sans violence toute la haine-vitriol

Pour l’espoir en nuée d’éclaircies

Pour les étoiles d’une nuit éphémère

Je te l’ai dit pour tes mots enfouis

Tous ceux à mon oreille en cadeau offerts.

Françoise

JE TE L’AI DIT souvent

Je te l’ai dit souvent, mon amie Après la pluie, revient le beau temps Le bonheur est fragile, inconstant Mais il se pose un jour, sûrement.

Je te l’ai dit souvent, mon amie Une étincelle peut rallumer Ce fol espoir, le revivifier Le cœur, à sa flamme, se réchauffer.

Je te l’ai dit souvent, mon amie Dans le ciel veille un peu de bleu Paresseux, maussade puis ambitieux Il s’étale, grandit, se prenant au jeu.

Je te l’ai dit souvent, mon amie Des trésors, cachés, tassés Ressurgissent toujours, telle une marée Emportant sur son passage, la médiocrité.

Je te l’ai dit souvent, mon amie Des années de jachère et puis … le blé Promesse du bonheur à partager De la moisson à engranger.

Je te l’ai dit souvent, mon amie Cet enfant si cruel, sourd à tes sanglots T’amènera son enfant, le sien et de nouveau La joie, le rire, seront là, souffles de vie ! Je te l’avais dit, mon amie.

(Anomyme)

Je te l’ai dit pour Nicolas

Je te l’ai dit pour Nicolas Qu’il partirait ce matin Seul sur les chemins.

Je te l’ai dit qu’après le beau temps venait la pluie Mais tu ne m’as pas écouté Et m’a souris.

Je te l’ai dit de ne pas faire cela Pour tes parents, tes enfants Mais surtout pour toi.

Je te l’ai dit maintes et maintes fois Mais tu ne m’écoutes pas. Pourquoi ne fais-tu pas attention à moi ?

Je te l’ai dit parce que j’ai confiance Tu es mon amie, ma confidente.

Je te l’ai dit et même écrit Pas pour que tu me sermonnes Mais pour que tu me tendes la main que j’aurais pris.

Je te l’ai dit pour la Terre Je te l’ai dit pour l’océan et la mer Pour chaque espèce vivante de la nature Pour les poissons et les mammifères.

Pour la préserver de la pollution Je te l’ai dit de faire attention ! Je te l’ai dit qu’un jour elle se vengerait Du mal qu’on lui a fait.

Julia

Je te l’ai dit

Je te l’ai dit Tu discerneras la compassion de l’indifférence Tu reconnaîtras l’empathie de la froideur

Je te l’ai dit Tu vivras la joie et la peine Tu voudras la pluie et le soleil

Je te l’ai dit Tu éprouveras l’angoisse et la confiance Tu aimeras le rouge et le noir

Je te l’ai dit Tu existeras le jour et la nuit Tu partageras l’aube et le crépuscule

Je te l’ai dit Tu pratiqueras la danse et la prière Tu t’affirmeras dans le silence et dans la foule

Je te l’ai dit Tu rencontreras l’amour et la haine Tu ignoreras l’absurde du bon sens

Je te l’ai dit Tu ne bouderas rien tu mépriseras la bêtise Tu passeras de l’hiver au printemps

Je te l’ai dit, tu ne les confondras pas, tu verras toujours ce qui vaut vraiment la peine.

Mylène

Retour de Catalogne

Je te l’ai dit pour le grandiose Pour la démesure des choses Je te l’ai dit pour ce parc étagé Pour le choc émotionnel partagé Pour les glycines et le jasmin Les palmiers et arbustes nains Pour cette villa gondolée Pour le fer forgé qui devient vagues Et l’audace des balconnets Pour ces bijoux colliers ou bagues Pour la superposition des images Pour la pluie dans la voiture sous un ciel sage Je te l’ai dit ce baroque surprenant, Le surréalisme en pays catalan Resteront à jamais gravés Sous mi-closes paupières, Ils hanteront mon imaginaire.

Danièle Je te l'ai dit, rien ne dure dans une vie

Je te l'ai dit, rien ne dure dans une vie Je te l'ai dit, tout s'anéantit   Tout ce qui nous est offert Un jour nous est repris Alors, il faut engranger, accumuler Ravaler quelques fiertés déplacées  Les petites bassesses, de côté les laisser  Avancer malgré tout, tête baissée mais le regard levé Donner sans compter Et sans forcément recevoir Aimer malgré les erreurs Baisser la garde sans avoir peur de décevoir Au moins, tout ce qui est imprimé L'ogre ne pourra plus nous le subtiliser Maintenant, c'est à toi mon ange, de retourner le sablier   Je te l'ai dit, rien ne dure dans une vie Je te l'ai déjà dit, un jour tout nous est repris

Frédérique

Te l’ai-je dit ?

Te l’ai-je dit que lorsque j’avais quatre ans
Les murs de neige dans les rues 
Etaient aussi hauts que moi
Et j’avais l’impression d’être un inuit.

Te l’ai-je dit que lorsque j’avais huit ans 
Le manège m’emportait sur le flanc s des chevaux de bois
Et j’étais la plus souriante des petites filles
Et la plus heureuse du monde.

Te l’ai-je dit lorsque j’avais dix ans
Je regardais le monde à travers les facettes
D’un rubis de pacotille
Et que je m’évadais des cours ennuyeux 
A travers ce prisme merveilleux.

Te l’ai-je dit que quand j’avais vingt ans
La vie me semblait triste, dure
Et sans espoir
Je n’y voyais aucune échappatoire.

Te l’ai-je dit que quand j’avais trente ans 
Je me sentais comblée, heureuse  et sereine
Avec ma vie bien remplie
Trois enfants et un mari.

Te l’ai-je dit que quand j’avais quarante ans 
Je sentais que je n’avais pas fait
Tout ce que j’avais à faire
Et certaines déceptions sont venues.

Te l’ai-je dit que lorsque j’ai eu cinquante ans
J’ai regardé ce qui me restait dans la bouteille
De la vie à moitié vide 
Et j’ai décidé de boire le reste avec délectation.

Te l’ai je dit que lorsque j’avais soixante ans
Je me suis revue ou je vous ai revus dans mes petits enfants
Tout à tour  Insouciante, frileuse, heureuse, déçue,
 Aventureuse, malheureuse, perdue.

Te l’ai-je dit que lorsque j’ai eu soixante-dix ans
J’ai continue mes activités ayant des fous rires comme une gamine
Des indignations comme les écrivains que j’admire
Et des bonheurs comme à vingt ans.

Te l’ai-je dit que lorsque j’ai eu quatre vingt ans
J’ai eu peur que l’on m’oublie 
Oui, maman tu me l’as dit 
Et j’aimerai maintenant que tu me le dises, encore et encore.

Elisa

Une vie

Je te l’ai dit : la vie s’écoule, Comme une pierre qui roule. C’est un oignon, à la dernière peau enlevée, Il ne reste plus qu’à pleurer.

A la fin comme un film qui se déroule, Par la pellicule retraçant ta vie douce ou en déroute. Je te l’ai dit : Tu arrives au soir de ta vie, Souvent insatisfait, Mais rien ne peut être refait

Tu as travaillé, aimé, Et que reste-t-il de tout cela, en marge, Je te l’ai dit : dans un nuage, Le doux et amer regret de mon passé.

JEAN

L’atelier

- Je te l’ai dit que ça ne me disait pas trop d’y aller à cet atelier, oui ?

- J’t’l’ai dit que j’avais du temps mais…j’ai tant d’autres choses à faire.

- Bof, je t’l’ai dit que je ne sais pas où ça va nous mener ce sujet…

- holala, je t’ai dit, je n’ai encore rien écrit mais la séance est demain

- Ô, je te l’ai dit que je me suis surprise moi-même . Que cette histoire, venue de si loin soit ressortie… c’est bizarre, mais ça m’a fait du bien !

- je te l’ai dit ? Ça n’allait pas fort ces jours-ci, mais j’ai écrit une histoire super imaginative et délicieusement agréable.

- Je t’l’ ai dit tous nos textes étaient de la même verve, les mots imposés nous avaient emmené dans des endroits différents mais de même nature.

- tu ne m’a pas dit pourquoi t’es pas venue, l’autre fois…Je t’l’ai pas dit mais moi je ne pourrais plus m’en passer de cet atelier d’écriture

IsA

Fragments de textes

Mai 2009

Vous aurez à incorporer dans un écrit d’une page environ les cinq incipits d’auteurs célèbres, dans l’ordre et le style de votre choix : « Ce fut un matin de septembre … » D.Buzzati « L’aube surprit Angelo béat et muet mais réveillé … » J. Giono « Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante… » L. Sepulveda « Lolita, lumière de ma vie feu de mes reins … » V. Nabokov « Le riche parfum des roses embaumait l’atelier … » O. Wilde.

Fragments1 Ce fut un matin de septembre où le soleil se leva tardivement. L’été avait été intense pour lui. Ses rayons vaillants, brûlants, tel un peintre, avaient coloré la peau des touristes d’un halo doré, pain brûlé ou même orangé pour certains d’entre eux. Témoin privilégié d’amours estivales, passagères, il aurait pu décrire ces idylles avec son compère le ciel bleu et la légère brise marine qui quelquefois les accompagnait dans ce lieu enchanteur qu’est l’Ile de Capri.

L’aube surprit Angelo béat et muet mais réveillé maintenant. D’un geste machinal, sa main cherche en vain, Lolita, lumière de sa vie, feu des ses reins, mais hélas la place à côté de lui est vide. Un léger creux laisse deviner la forme de la femme couchée là il y a peu.

Il se lève d’un bond et constate amèrement qu’elle n’est plus dans la maison. Aucun vêtement dans l’armoire, pas le moindre objet de toilette dans la salle de bain. Il ne reste qu’un flacon de parfum presque vide. Il le respire mais cela le plonge dans un chagrin immense.

Le riche parfum des roses embaumait son atelier. Angelo pieds nus contemple le portrait inachevé de celle qu’il aime. Il l’avait eue comme modèle et puis, insidieusement Cupidon les avait réunis tous deux en leur décochant sa célèbre flèche …

Ce fut un matin de septembre où le soleil se leva tardivement. Ses rayons falots n’éclairaient plus la maison d’Angelo aussi joliment. Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante. La pluie n’allait pas tarder à tomber et Angelo à l’unisson avec cette morosité ambiante, ressentit un vide immense s’installer en lui. Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins, pourquoi m’as-tu abandonné ?

Simone Fragments1

Le riche parfum des roses embaumait l’atelier. Angelo, sa palette de peinture en main, restait interdit devant la toile blanche. L’idée qu’il venait d’avoir s’était envolée. Il resta là, immobile, durant quelques instants, essayant en vain de la récupérer. Mais son esprit restait vide, comme endormi, totalement mort. Il reposa sa palette et commença à faire les cent pas dans l’atelier. C’était une pièce avec un bric-à-brac incroyable. Sa toile sur laquelle il travaillait était posée sur un chevalet non loin de la fenêtre ouverte. Contre les murs, des centaines de ses anciennes toiles attendaient d’être vendues, et partout ailleurs, sur les étagères et les bureaux, se trouvait des milliers de tubes de peintures de toutes les couleurs, ainsi que des pinceaux et des feuilles. Angelo s’arrêta un instant devant la fenêtre pour observer le paysage. Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas, menaçante. Alors qu’il frissonnait tout en fermant cette dernière, il entendit qu’on frappait à la porte. Il ouvrit à une ravissante jeune femme qui répondait au nom de Lolita. Il la fit entrer et ils discutèrent un long moment, assis sur le canapé qui formait le centre de la pièce. Dehors, le ciel devenait de plus en plus gris et l’orage menaçait d’éclater d’un instant à l’autre. C’est pourquoi Angelo refusa de laisser partir Lolita. Tandis qu’elle lisait un livre de Jean Giono, confortablement installée, Angelo, lui, reprit sa palette et fit de nouveau face à sa toile. « Lolita, lumière de ma vie feu de mes reins… » pensa-t-il. Ses mains bougèrent alors toutes seules, c’était comme s’il ne commandait plus ses gestes. Il peignait sans réfléchir, l’idée lui était revenue. Il peignit tard dans la nuit et épuisé, finit par s’allonger aux côtés de Lolita sur le canapé. Celle-ci dormait déjà depuis longtemps et avait eu la délicatesse de ne pas le déranger. Avant de s’endormir, Angelo se remémora sa rencontre avec la jeune femme. C’était un matin de septembre…dans une galerie d’art. Dehors l’orage faisait rage depuis plusieurs heures et ils s’étaient retrouvés à admirer le même tableau… L’aube surprit Angelo béat et muet mais réveillé. Il s’était endormi sans s’en rendre compte. Dehors, le ciel était clair et le riche parfum des roses embaumait de nouveau l’atelier. Lolita était partit, lui laissant un mot d’encouragement. Angelo se leva, s’étira, et termina sa toile dans le jour naissant.

                                                                                                          Julia

L’Atelier de peinture

« Il n’y a pas d’œuvre humaine qui, pour être vraiment grande, n’ait besoin d’une parcelle d’amour » « Il y a un temps pour souffrir, un autre pour vivre, le futur espère. » Ce fut un matin de septembre, un froid qui n’était pas de saison, accompagnait le brouillard dense diluant toute chose. Le riche parfum des roses embaumait l’atelier, rendu plus pénétrant par cette humidité ambiante. Ce brouillard, entrant par les fenêtres et les portes mal jointes tamisait la lumière crue des ampoules électriques, veuves de leurs abat-jour, pendantes au bout de leurs fils. A l’intérieur l’aube surprit Angélo béat et muet, mais réveillé, vêtu de sa blouse blanche maculée de taches multicolores. Devant ce nu il n’arrivait pas à saisir les vrais contours de sensualité et d’harmonie de son modèle. Le pinceau à la main il ne pouvait se résoudre à une retouche, pensant trahir cette statue parfaite qu’il avait devant son regard critique. Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins, je t’aime beaucoup trop intensément pour traduire sur la toile ta nature qui me subjugue et me fait perdre les notions du monde réel. Je t’aime à en mourir, et le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait si bas, ajoutant à sa détresse et son désarroi. Angélo, perdu, s’assoit, prend sa tête entre ses mains et essaie de dompter leurs tremblements. Ce marasme incohérent annonce-t-il la fin de sa carrière de peintre, pour laquelle il a tout donné, qu’un amour de femme irraisonné va interrompre dans sa créativité et son évasion dans un second monde de beautés et de pureté. Il faut qu’immédiatement il prenne du recul, assagisse ses sens, parte bien vite de ce lieu d’incertitudes, de rêves et de brouillard. Son génie pictural ne pourra s’exercer qu’à tête reposée, « car l’amour est la seule bataille qui se gagne à reculons » (Napoléon).

Jean. Ainsi, incipit…

« L’aube surprit Angelo béat et muet mais réveillé » Il fit sa toilette devant la glace étoilée. Son apparence ne le satisfit pas malgré le soin apporté. Il aurait aimé être irrésistible. Son cœur déjà s’accélérait à l’évocation de son prénom harmonieux.

« Ce fut un matin de septembre » que sa décision avait été prise de transgresser l’interdit. Cette femme si belle avait le statut de femme mariée. Après tout c’était elle qui avait risqué la séduction. Lui sans engagement n’avait pu résister au charme de ce regard de lagon puis à celui de son épiderme doux et parfumé…

Lorsqu’il franchit l’embrasure rétrécie de la porte, « le riche parfum des roses embaumait l’atelier ». Elle était allongée lascive sur une méridienne de velours vert lumineux. Sans mot dire, elle ouvrit ses minces bras et la tendresse arrêta la marche du monde. Ne comptait que la saveur de cette bouche fruitée, n’existaient que les méandres d’un corps offert. Il se perdit dans les baies de son rivage musqué. Accosta sur l’île de la vénération…

La pendule aux incrustations de nacre sur fond noir, marquait déjà l’heure de la séparation. L’azur s’était maculé de cumulus malveillants. « Le ciel était une panse d’âne gonflée qui pendait très bas menaçante ». La fenêtre entrebâillée leur livra l’odeur de la pluie masquant le parfum des roses dont les pétales déjà s’évanouissaient. 

« Lolita, lumière de ma vie, feu de mes reins » prononça Angelo dans un souffle. Les yeux de sa belle, assortis au vert de sa robe réajustée sur ses adorables épaules criaient le chagrin du départ. Jamais il n’oublierait leur flamme ravivée.

Angelo se hissa sur son pur-sang ébène après avoir lancé un regard nostalgique sur la maison de pierre…

Il ne devait jamais revoir Lolita. Son mari le noble Lempicki l’avait emmenée loin, très loin du regard velouté d’Angelo…

Françoise V. (Dédié à Tara de Lempicka peintre née le 16.05.1898) LE QUESTIONNAIRE DE PROUST

Juin 2009

Le principal trait de mon caractère. La qualité que je préfère chez un homme. La qualité que je préfère chez une femme. Ce que j'apprécie le plus chez mes amis. Mon principal défaut. Mon occupation préférée. Mon rêve de bonheur. Quel serait mon plus grand malheur ? Ce que je voudrais être. Le pays où je désirerais vivre. La couleur que je préfère. La fleur que j'aime. L'oiseau que je préfère. Mes auteurs favoris en prose. Mes poètes préférés. Mes héros dans la fiction. Mes héroïnes favorites dans la fiction. Mes compositeurs préférés. Mes peintres favoris. Mes héros dans la vie réelle. Mes héroïnes dans l'histoire. Mes noms favoris. Ce que je déteste par-dessus tout. Personnages historiques que je méprise le plus. Le fait militaire que j'admire le plus. La réforme que j'estime le plus. Le don de la nature que je voudrais avoir. Comment j'aimerais mourir. État présent de mon esprit. Fautes qui m'inspirent le plus d'indulgence. Ma devise. Julia

1)Je suis passionnée. J’aime amener tous mes projets à bien. Je fais tout ce que j’entreprends à fond et j’essaye de tout essayer, de tout connaître de mes deux passions. Qui sont la musique (je joue de 5 instruments : piano, saxo alto, guitare, mélodica et violon alto, j’espère bientôt pouvoir commencer l’accordéon) et l’écriture (j’essaye d’écrire dans tous les genres et de lire aussi tous les genres, bien que le plus dur à écrire soit le roman policier).
2)La qualité que je désire le plus chez un homme c’est la sensibilité.
3)La qualité que je préfère chez une femme c’est l’honnêteté bien que ce soit valable aussi pour l’homme.
4)Ce que j’apprécie le plus chez mes amis c’est qu’ils sont toujours là pour me soutenir quand j’ai besoin d’eux dans les moments difficiles.
5)Mon principal défaut est la timidité. Je n’arrive pas encore à être tout à fait à l’aise en société même si ça commence tout de même à venir.
6)Mon occupation préférée est écrire. L’écriture me plonge dans d’autres mondes, d’autres univers et me permet de m’évader.
7)Mon rêve de bonheur serait de pouvoir vivre de mes écrits et que mes parents puissent enfin s’arrêter de travailler pour profiter de la vie.
8)Mon plus grand malheur sera le jour où je perdrais mes parents.
9)Je voudrais être écrivain.
10)J’aime la France, mais si je devais absolument en partir et vivre à l’étranger je choisirais sans hésiter l’Italie. 
11)La couleur que je préfère est le bleu. Dans toutes ses déclinaisons possibles. C’est la couleur de la mer, du ciel, de l’immensité et de l’inconscient.
12)La fleur que j’aime est le mimosa. J’aime beaucoup ces petites boules jaunes.
13)Les oiseaux que je préfère sont le flamant rose et l’ibis rouge. J’ai toujours été fascinée par leur couleur et leur beauté.
14)Mes auteurs préférés sont Ray Bradbury, Serge Brussolo et Mark Twain.
15)Mes poètes préférés sont Aragon, Rimbaud, Verlaine et Victor Hugo.
16)Mon héros dans la fiction est Peter Pan, car il est la jeunesse incarnée avec ses avantages et ses inconvénients.
17)Mon héroïne préférée dans la fiction est la petite Sirène. J’adore l’eau et quand j’étais petite je rêvais d’en être une.
18)Mes compositeurs préférés sont Mozart (qui est le plus grand génie de tous les temps, selon moi, enfin pour ce qui concerne la musique) J.S. Bach, Chopin et Beethoven, les quatre que j’adore jouer au piano.
19)Mes peintres favoris sont Monnet et Kandinsky. Je les ai découvert à Paris il n’y a pas longtemps.
20)Mes héros dans la vie réelle sont mes parents et ma mamie (qui doit supporter et vivre avec la maladie d’Alzheimer).
21)Mes héroïnes dans l’Histoire sont Anne Boleyn (pour son courage) et Jeanne d’Arc.
22)Mes prénoms préférés sont Simon, Noah, Marie et Julia. J’ai toujours adoré mon prénom, je le trouve beau et original. Et Simon c’est à cause de la chanson Les mensonges d’un père à son fils chantée par Reggiani et écrite par J.L. Dabadi.
23)Ce que je déteste par-dessus tout c’est l’hypocrisie et le mensonge.
24)Les caractères historiques que je méprise le plus sont ceux de Henry VIII qui était égoïste, tyrannique et fou et d’Hitler bien entendu.
25)Je n’ai jamais réfléchis au fait militaire (ou autre) que j’admirais le plus.
26)La réforme que j’estime le plus est l’interdiction de fumer dans les lieux publics. Je suis contre la cigarette depuis toujours, je n’ai jamais essayé de fumer parce que mes deux grand-père sont morts d’un cancer des poumons à cause de ça.
27)J’aurais aimé avoir une plus forte et plus jolie voix pour pouvoir chanter et me faire entendre sans avoir à tout répéter plusieurs fois. Je déteste ma voix, je la trouve horrible. 
28)J’aimerais mourir en dormant, dans mon lit, dans mes rêves.
29)L’état présent de mon esprit : sereine, heureuse et confiante en l’avenir.
30)Les maladresses.
31)Ma devise : Nous avons toute la vie pour réaliser nos rêves et toute la nuit pour les contrôler. (ce n’est pas souvent mais des fois, quand je m’aperçois que je suis en train de rêver, je peux contrôler mon rêve et y faire ce que je veux, et je trouve ça vraiment génial.)
32)Mon animal préféré est le lapin. Car quand j’avais 4,5 ans j’ai eu ma toute première peluche qui était un lapin blanc aux yeux bleus. Je l’ai appelé Ludovic. Et Ludo dort toujours avec moi dans mon lit plus de 20 ans plus tard, même si aujourd’hui il est tout plat et gris. Et depuis ce jour je ne mange plus de lapin, même si je trouve ça très bon.