Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.
A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.
Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule!
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid!
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait!
Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer;
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.
Les Beaux de l'air et Belles de feu se sont arrimés à la rime pour s'envoler tels
des albatros dans la nuée poétique...
Ce qui nous a emmené vers des horizons variés :
AIDER_NOUS.rtf pastichealbatmots.rtf Pastiche_des_Fleurs_du_Mal-1.rtf FEMMES.doc
Commentaires
L’ A M A S S E M O T S
Souvent pour là muser, les ornent ces petites pages
Prennent l’albâtre des mots liasse morceaux de vers
Qui riment insolents : grognon délayage,
Le servir l’épiçant telle la bouffe amère.
A peine les ont-ils composés dures nuits blanches
Que ces patois d’écriture, maladroits et pompeux
Lassent pieusement, leur grand zèle flanche
Comme des avions, trainée colorée de bleu.
Cet « écriveur » raillé comme il est gauche et seul !
Lui n’a guère d’échos, qu’il est cynique et gai !
L’un passe son bac, ce nul, avec orgueil,
L’autre frime, en bottant l’infime triollet !
Ce poète est semblable aux nymphes exténuées
Qui chantent à tue-tête pour le dit de crier
Dévoilé comme Eole aux cieux dénudés,
Son zèle bienséant l’empêche de rêver !
Françoise V. Les leurres du Graal 24.10.09
FrançoiseInspiré de ‘L’albatros’ de C.BAUDELAIRE
Souvent pour s’amuser, les hommes en treillis
Prennent jeunes ayant jupe, grosses lèvres et fichu
Puis au regard de tous les déflorent et ils rient
De leurs larmes versées, de leurs cuisses mordues.
A peine les ont-ils couchées dans les buissons
Que ces belles perles noires blessées, dégoulinantes
S’enfuient cacher leur plainte loin de toute maison
Comme roses fauchées, fanées dessous leur tente.
Ces naïves gamines, comme elles ont honte et peur !
Elles, naguère si fières, qu’elles sont repliées !
Le jour se lève à peine, elles ont connu l’horreur
Le père va les battre et la mère pleurer.
Le marginal est tel à ces filles blessées
Qui ont perdu leur âme, à jamais déchirées.
Exilé, seul au monde, y compris sa moitié
Son absurde, ses délires l’écartent des gens sensés.
Danièle
24/10/09
DanièleLà-bas, en haut
Souvent pour s’amuser, de fabuleux nuages
Aux formes alanguies, s’éclatent dans les airs
Cumulus, nimbus, groupés en équipage
Se délitent, entendant le fracas du tonnerre.
Ces voyageurs ailés comme ils sont gauches, veules
Eux, naguère si doux, si blancs comme le lait
Maintenant noirs, troués par les éclairs et seuls
Narguent le ciel et les oiseaux qui y volaient.
Jupiter, conquérant en Prince des Nuées
Déclenche la tempête, méprisant les ondées
Vocifère, braille, gesticule, déchaîné
Vomissant sur la terre ses insanités.
Eole courroucé revendique un air pur
Entraîne les miasmes de son souffle puissant
Libère le bleu du ciel et le bel azur
Faisant un pied de nez à tous ces impudents.
Simone,
SimoneSouvent pour exister les femmes, même sage,
Prennent mari, homme d’expérience resté vert
Qu’elle trouve facilement dans leur sillage.
Leur vie face à un grand horizon ouvert.
A peine installé dans les branches
D’un nid douillet que la vie à deux
S’avèrent pleine de malentendu et de négligence.
« Ou est passé mon amoureux ? »
Ce chevalier brillant impose ce qu’il veut
Lui si cool devient soupe au lait.
Il faut tenir tête à ce grincheux,
Risqué de s’opposer à celui qui la voulait.
Le beau compagnon qui l’avait courtisé
Plein de joie, de vie et de gaîté,
Au jour le jour, juste marié,
Son égocentrisme le laisse désorienté.
IZASouvent pour s’enivrer, le vieux bouc énervé
Balance sa blanche barbiche, dernière mandibule,
Au pas cadencé des ses vieux sabots cabossés,
Il avance, perdu, pareil au somnambule.
A peine a-t-il respiré les fragrances printanières
Qu’il se souvient de ses furieuses amours,
Le prince des cabris, ombrageux et fier, vieux troubadour,
N’oublie rien des ses vaillantes époques guerrières.
Cet animal encorné, comme il est seul et fatigué !
Il ressasse, lui naguère fort et respecté !
Il retourne, meurtri son crâne encadré
Dans une croix de bois de plus en plus usée !
Le vieux chevrier est pareil au roi des ruminants
Qui renonce à sa liberté et se moque de ses cornes arquées,
Boitillant dans les immenses espaces verdoyants
Sa douleur entrave son ultime danse endiablée !!
Mylène