VOINSINS - VOISINES
Proches ou lointains, nous avons des voisins... Vous nous raconterez (en une page maximum) une histoire à propos de votre voisinage présent ou passé ou de celui d'autres.
Février 2010
VOINSINS - VOISINES
Proches ou lointains, nous avons des voisins... Vous nous raconterez (en une page maximum) une histoire à propos de votre voisinage présent ou passé ou de celui d'autres.
Février 2010
Commentaires
Voisins, voisines, cousins, cousines, cette petite rime pour nous porter ailleurs.
Le voisinage crée notre environnement, prend place dans notre quotidien et donne l’atmosphère à une vie relationnelle de quartier.
Souvent géographiquement proche, parfois lointain par le mode de vie, les intérêts ou au contraire dans des atomes crochus immédiats : quel plaisir quand tout ceci fonctionne bien !
C’est cette relation qui anime la rue, la place ou les jardins. Celle qui fait, de ces lieux des espaces d’échanges, (le plus souvent sur le banal l’anecdotique) la petite contrariété ou la petite joie de la journée. C’est aussi dans la teneur de ces mots que quelque chose de plus personnel, de plus intime va se dire. C’est là que se croisent toutes les diversités de la société ; on est à la fois dans le privé et le public, se livrer un peu mais prudemment ou d’emblée ouvrir sa porte et approfondir les échanges.
Etre ceux à qui cette voisine solitaire, qui ne dit jamais bonjour à personne, raconte sa vie.
Recueillir parfois des confidences sur l’état de santé du conjoint.
Etre respectueux, discret et avenant à la parole qui émerge, faire bouillonner tout ça en soi afin que ça fonctionne.
Car, finalement n’y a t-il pas quelque chose de plaisant qui tient du miracle et à l’ouvrage de chacun , quand de temps en temps, ce petit mélange social se retrouve autour de quelques mets préparés par tous, dans un espace privé ouvert ce jour-là aux autres. Les discutions, les plaisanteries vont aller bon train donnant ainsi l’occasion de refaire le monde tout au moins le quartier et de se connaître mieux.
Ces petites joies participent à mettre du léger, de la lumière dans nos vies et sont à saisir sans retenues.
MaryseElisabeth, Maria, Janine, Françoise, Marcelle et Huguette sont mes voisines !! Toutes veuves ou seules, je les regarde vivre, et oui, parfois je les envie !! Non, non je ne veux pas exterminer ma moitié, mais j’admire tout simplement leur fonctionnement inédit.
Entre elles, entraide et solidarité, amitié, services, sourires et petits signes, jamais de calcul, juste la vie quotidienne, braves petits soldats, elles ont instauré une espèce d’autarcie.
Elisabeth, la plus instruite, vive souriante et optimiste a un vieux genou très récalcitrant, elle passe beaucoup de son temps chez Maria, portugaise, très fâchée avec les papiers administratifs, alors c’est Elisabeth qui règle ses soucis d’écriture, en contrepartie, Maria, petite, bien charpentée, robuste comme un chêne travaille le jardin d’Elisabeth, dans le potager, c’est elle le chef, elle parle fort, commande et contredit Elisabeth, puis elles retombent d’accord, et mangent ensemble la même soupe . Janine, douce, disponible, ancienne coiffeuse, elle frise, coupe et roule en mise en plis les cheveux d’Huguette ! Elle conduit également Marcelle au supermarché ; Janine surveille chaque matin si le volet de la voisine s’ouvre, et dépose très discrètement part de tarte et magazines devant la porte .Marcelle, très âgée, très coquette, reste la mémoire du quartier, elle connaît bien le coin, ses grands parents habitaient déjà là, aussi sait elle plein d’anecdotes, elles les raconte à la demande, sans manière !! Françoise, c’est la plus jeune, active et cultivée elle porte attention à chacune ; sportive, elle ne manque jamais une occasion pour partir à pied, « je te prends » dit-elle, Toc Toc, elle frappe chez Janine et les voilà sur les chemins pour une heure ou deux de marche, que se racontent elles ? Huguette, reste chargée du quotidien, elles se le passent de main en main, elles font « moitié « disent elles ; Huguette a une belle véranda, chaque hiver elle abrite plantes craintives, et chaque printemps, pots sur brouettes rejoignent, leur maison initiale ! Ces gros ballots lourds manquent de culbuter, le chemin n’est pas long heureusement, bras et bonne volonté évitent le pire !!
La dernière neige a déclenché inquiétude et fous rires, les plus valides ont dégagé chaque maison, pelles et balais n’ont pas été ménagés, n’importe quel évènement les réunit, ne parlons pas du traditionnel petit Porto du samedi soir ! Vient qui veut, qui peut !
Jamais d’hypocrisie, jamais de contrainte, pas d’obligation, une petit pia pia quotidien maintient l’ambiance ; je les vois passer, en claquette, un fichu noué au cou, ou une vieille jaquette mal boutonnée, elle ne vont jamais loin, et elles entretiennent naturellement les maillons serrés de cette chaîne humaine de femmes seules, tellement attachantes. Mais …rien ne presse pour les rejoindre !!!!!