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Commentaires

19 déc. 2010 19:55

C'est
une nuit sans lune et c'est à peine si l'on distingue l'eau du ciel,
les arbres des falaises, le sable des roches. Au loin dans la
grisaille on entrevoie la digue de St Malo, fortifier à son tour par
d'énormes bloc en  béton, la protégeant des hautes marées, du
ressac des vagues qui viennent s'y fracasser avec fureur, projetant,
comme pour atteindre le ciel, leurs écumes blanches dans un bruits
d'enfer. Vêtu d'une chaude pelisse en appuis sur ma canne, j'y passe
de longs moments défiant les éléments. Plus loin en mer un
promontoire rocheux aplani en son sommet, jamais submerger par gros
temps, on peut y accéder à pied sec par marée basse. C'est en ce
lieu que je veux faire bâtir un mausolée, être intégrer à cette
mer que je respecte et vénère comme un être humain. Elle peut être
sereine et furieuse. Lorsque derrière moi s'illuminent les feux de
St Malo, je rejoins la douceur de ma chambre, sur mon bureau encre
plume et papier m'attendent pour finir d'écrire mes rêveries
poétiques, ayant en bruit de fond, assourdi, le grondement de la
mer.

laurence

5 fév. 2011 19:53

C'est une nuit sans lune et c'est à peine si l'on distingue l'eau du ciel, les arbres des falaises, le sable des roches.

Qui peut-on croisé ? Pour être jeté sur les chemins à cette heure , il faut être un fugitif ou un grand insomniaque, du moins un voyageur qui n'a pas encore atteint son but, son étape . Cette définition convient au deux, celui qui fuit sait que la nuit le protégera des rencontres fortuites peu probable et que l'obscurité l'empêchera d'être vu par quiconque le chercherait, l'autre ne sait pas si il acceptera une rencontre, il n'y pense pas trop occupé de lui. En fait il pense bien ne croiser personne.

Se retrouver ainsi seul les apaise.

Le fugitif , petite fourmis livrée à lui-même entre le ciel et la terre parsemée de cailloux qui crissent sous ses pieds. Son pas est lent mais ses sens sont en alerte. Sa vue ne l'aide pas, il lui faut sentir la brise, toucher de son bâton, écouter le ressac fracassant des vagues , en déduire sa position. Il suit le sentier, chemin de son salut. Son cœur bat de ses effort mais aussi de cette destination à laquelle il aspire. Inquiet de ce qui pourrait l'entraver, l'éloigner , le perdre , l'empêcher de rejoindre cet ailleurs qui se confond avec son avenir . Que laisse-t-il derrière lui ? Que fuit-il ? Un femme, une famille, une geôle, un régime totalitaire, un pays pauvre ou plusieurs de ces choses à la fois ?

L'insomniaque,lui, ne fuit que ses rêves, ses cauchemars, ses angoisses, ses questions, son repos qui se refuse à lui, son mal-être . Il ne fuit que lui-même. Pourtant , il cherche à reprendre pied en marchant , à trouver un nouveau souffle en respirant dehors , à activer son corps pour apaiser son esprit, déambuler pour mieux revenir . Il veut retrouver une harmonie perdue comme l'arbre s'accroche à la falaise et le sable empli le creux des roches .

IZA