Mémoire d'images - Janvier
15 Janvier 2011
Décrivez-nous en une dizaine de lignes chacunes trois photos significatives de mémoire visuelle de votre vie.
15 Janvier 2011
Décrivez-nous en une dizaine de lignes chacunes trois photos significatives de mémoire visuelle de votre vie.
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MEMOIRE D’IMAGES
1 Assis sur leur pot, Olivier trois ans et Anne-Claire deux se tiennent par le cou, souriants l’air complice…
«- Oui, tu ne m’as jamais aimée c’est pour cela que j’étais toujours sur les genoux de papa ! De plus comme j’étais une constipée chronique je passais des heures sur ‘popo’, la preuve ! »… Ah la mauvaise foi des filles : si elle était toujours sur les genoux de son père c’est qu’il en était ‘gaga’ de cette poupée potelée à frisettes ! Quant au pot, j’avais du trouver l’image jolie puisque je l’ai immortalisée et qu’elle est encadrée dans nos toilettes actuelles. C’était hier, il y a …quarante ans, la photographie est en couleur, mes ‘petits’ sont homme et femme, à leur tour ils ont eu des enfants …Dieu que le temps passe vite, à l’époque pourtant j’avais hâte qu’ils soient grands…On ne profite pas assez de l’instant !
PLUS LOINTAIN ‘LA VIE EN NOIR ET BLANC’
2 Maman a dix-neuf ans, elle est debout près de sa bicyclette, crantée, robe claire et socquettes blanches sur une route sans voitures…Elle a un air très doux, détendu…
Sans doute ne sait-elle pas encore qu’elle est enceinte, qu’elle devra le cacher, qu’il lui faudra affronter père et mère puisque malgré les virées à vélo ou les roulades le bébé va s’accrocher. Il naîtra le jour même du mariage fixé en toute hâte par des parents et beaux-parents fâchés, honteux et moralisateurs…C’était en octobre 1946, le bébé c’était moi…
3 Le monde m’appartient, moi qui depuis la petite enfance rêvait d’être ‘maîtresse d’école’, je le suis….
Sur les bras je porte un de mes élèves, mon cousin Patrick adorable joufflu ‘grande section’ maternelle, une année qui m’a marquée : ma première classe à Saint Martin la Plaine. J’ai la tête haute, le regard fier, bien campée dans mon fuseau noir et chemisier clair : j’ai triomphé de toutes les embûches, les réticences paternelles, la mauvaise orientation et j’y suis arrivée !
Danièle 15/01/2011
Danièleun (vielle )?album de photos,la couverture de carton brun éraflé ,coins cornés,révèle des vies passées,des visages oubliées souriants en blanc et noir, en tournant les pages jaunies j'arrive à mon époque c'est un musée qui s'offre à moi.Les années 1935.Le métier à tisser jacquard,haut de plus de trois mètres,avec ses plaques perforées pour donner le dessin aux rubans, si le fil de soie cassait,il fallait le voir, pas d'arrêt automatique.Les outils rouillés qui servaient aux travaux manuels du jardin.Le cheval instrument servant à scier les bûches, pas de charbon pour chauffer la cuisinière.Les arbres fruitiers entourés d'un grillage contre la gourmandise des chèvres.mes grands parents assis sur le banc sous l'appentis,endimanchés pour la photo,grand'mère en robe noire rehaussée de
dentelle ,grand'père chemise blanche amidonnée ,chapeau de feutre.Encore quelques pages et me voici sur le pas de porte
une ferme ,sur le pas de porte une fillette entre 4 et 5 ans,bien emmitouflée,il doit faire froid,à son bras un petit panier en osier,elle s'apprête à partir dans le pré sans frontière pour elle,à la recherche de faux pissenlis reconnaissable à leurs larges feuilles charnues,
qu'elle ramasse avec un petit couteau inoffensif,un dessert qu'elle offrira aux lapins dans
leur clapier, cette liberté dans l'air frais, les joies de courir ,cet espace infini,cette liberté
sera un besoin essentiel pour elle durant ses années futurs
Naussac ,sa vallée de la fontaine salée. Nous sommes une dizaine d'amies à y faire une marche, c'est dans cette vallée (sans fontaine) qu'il a fallu nous surpasser dans l'effort,
un paysage de hauts plateaux alpins, nous attend, un sentier abrupte, caillouteux,sans végétation,sous un soleil de plomb,deux heures de grimpette, avant de redescendre dans la vallée,bientôt les jambes lourdes, les pieds brûlant enserrés dans les souliers de marche,butant sur les pierres, les visages écarlates,nous en avons assez, heureusement un énorme rocher va nous offrir l'une de ses face à l'ombre, aussitôt nos sac à dos posés, assises les jambes plaquées le plus haut possible sur la relative fraîcheur de roche, un agréable moment de détente, avant de finir les quelques centaines de mètres à faire,ils sembleront moins difficiles