Juste une petite journée pour moi, une petite journée où j'aurais aimé n'avoir que moi à préparer et ne pas en plus m'occuper de l'Inscription en seconde . Une petite journée où je pars sans avoir à me demander si je rentrerai assez tôt pour faire à manger.

Une petite journée pour nous toutes.

Une petite journée de l'atelier d'écriture en goguette. Il avait été question d'aller marcher. Mais là c'est vrai qu'il ne fait pas beau : De terne nuages gris sont plaqués au ciel ..mais assez haut pour ne pas nous menacer. C'est vrai que ce n'est pas très engageant...mais la température est clémente . C'est vrai ça commence à rechigner et comme la tête directive est de celles-là , il faut qu'on revendique et qu'on proteste pour aller s'aérer .Nous quittons finalement le trottoir de la médiathèque, l'atelier sera hors les murs , au grand air .

Nous nous lançons sur le chemin en grappillons de deux, de quatre de trois à la queue-leu-leu sur les parties boueuses .Le chapelet humain avance activant les muscles de la marche et de la conversation; exercice complet et non-violent qui ne nous ai pas permis habituellement . Pour lâcher prise et laisser le travail, les soucis et les chagrins on en parle encore un peu. Inopinément , on se regroupe, une pause non c'est le début de l'atelier Certaines rebroussent chemin et Mylène coupée de nous mais relié à l'homme de sa vie par les ondes téléphoniques se fait attendre . Chacune de se trouver un siège pour son séant le temps de la séance, d'en échanger et d'en changer, Françoise nous annonce menu : Feuille épistolaire au style roman policier ou humoristique ou sentilentalo-sensuelo-érotique. Après d'habituels soupirs , je rechigne puis , grâce à l'incipit policier d'Elisabeth les idées et les mots démarrent « ...C'était la nuit du 12 au 13 septembre, je remarquai quelque chose d'insolite...»

Nous avons choisi un endroit dégagé, les monts de forêt au dessus de la retenue d'eau du barrage forment une jolie toile de fond à laquelle nous tournons le dos. Assises sur les rondins du parapet, un banc humide ou de vieilles pierres, nous sommes studieuses malgré les nombreux coureurs ou promeneurs . Face à nous, un champs qui monte jusqu'à une maison dont Mylène nous fait apprécier la plastique. L'heure tourne, il nous faut passer à la lecture, nos voix sont petites dans cet espace. Le mélange du style policier et de l'intimité de la lettre pousse presque tous le monde à surveiller son voisin. Bon nombre d'écrivain en herbe n'hésite pas à braver le danger, voire même à s'introduire chez autrui. Françoise ne peut s'empêcher d'ajouter un zeste d'érotisme.

Nous repartons par ou nous sommes venues sans honorer le parcours en totalité mais en ayant atteint notre but

Nous regagnons le restaurant ou Simone nous attend. A table nous levons notre verre à Hélène et ses 50 printemps et puis reviennent les chagrins et les soucis, grands et petits , énormes et minuscules...